L’excursion fatidique 

Sombre dans l’espace
Le noir partout de face
La routine en éclipse
Masquant le soleil triste
L’eau vive violacée
Par les rayons de l’été
Qui aimait sautiller
S’est mise à sécher
Les berges verdoyantes
Où ils allaient chanter
Sont devenues piquantes
De rancœurs refoulées
L’amour ne se révèle
Qu’après la lune de miel
Il "naît" auparavant
Qu’un fantasme d’amant
Mensonges et ruses
Vérité qui use
Leurs rires se fanent
Même sous les platanes
Quand la marée noire
Leur ôte tout espoir
Les mots de la vraie vie
S’écrivent sans magie
Lorsque la flamme s’éteint
La douleur qui s’ensuit
Que l’on nomme chagrin
Les ronge chaque nuit
Les rayons du matin
Emportés par l’embrun
Refroidissent leurs cœurs
Ils succombent de douleur
Et le froid chimérique
Les rend nostalgiques
Sur les rives glacées
Ils périssent gelés
Pour ne pas regretter
Cet entracte tant rêvé
Faut-il se séparer
À la fin de l’été ?
C’est en haut du sommet
Quand le ciel meurt, bleuet,
Qu’il se voit sans nuage
L’envoûtant paysage
Descendre sans rompre
Provoque une chute
Vers une pénombre
Ou l’on se perd sans but
Les détails vénérés
Se métamorphosent
En matins de batailles
Éventrés par les roses
Dans le vide abyssal
Ils pleurent ils ont si mal
Ils cherchent leurs traces
Seuls, là-bas dans l’espace
C’est ainsi que…
Les illusions perdues
Des tragiques ingénus
Gravitent sans noblesse
En orbite sans cesse