bruno V.

L’excursion fatidique

 

Sombre dans l’espace
Le noir partout de face
La routine en éclipse
Masquant le soleil triste

 

L’eau vive violacée
Par les rayons de l’été
Qui aimait sautiller
S’est mise à sécher

 

Les berges verdoyantes
Où ils allaient chanter
Sont devenues piquantes
De rancœurs refoulées

 

L’amour ne se révèle
Qu’après la lune de miel
Il "naît" auparavant
Qu’un fantasme d’amant

 

Mensonges et ruses
Vérité qui use
Leurs rires se fanent
Même sous les platanes

 

Quand la marée noire
Leur ôte tout espoir
Les mots de la vraie vie
S’écrivent sans magie

 

Lorsque la flamme s’éteint
La douleur qui s’ensuit
Que l’on nomme chagrin
Les ronge chaque nuit

 

Les rayons du matin
Emportés par l’embrun
Refroidissent leurs cœurs
Ils succombent de douleur

 

Et le froid chimérique
Les rend nostalgiques
Sur les rives glacées
Ils périssent gelés

 

Pour ne pas regretter
Cet entracte tant rêvé
Faut-il se séparer
À la fin de l’été ?

 

C’est en haut du sommet
Quand le ciel meurt, bleuet,
Qu’il se voit sans nuage
L’envoûtant paysage

 

Descendre sans rompre
Provoque une chute
Vers une pénombre
Ou l’on se perd sans but

 

Les détails vénérés
Se métamorphosent
En matins de batailles
Éventrés par les roses

 

Dans le vide abyssal
Ils pleurent ils ont si mal
Ils cherchent leurs traces
Seuls, là-bas dans l’espace

 

C’est ainsi que…

 

Les illusions perdues
Des tragiques ingénus
Gravitent sans noblesse
En orbite sans cesse

 

 

Bruno V.

(2 février 2022)