bruno V.

 

 

 

La dormeuse du V.A.L

 

C’est un trou de verdure où chante le RER

Accrochant follement aux herbes les haillons

Des gens

 

Pour rentrer chez elle

En sortant de la station

Elle doit prendre la passerelle

Juste après le pont

Remonter une ruelle

Longer les wagons

Pas très loin d’un bordel

Où boivent des poivrots

Rejoindre la rue chancel

Puis le parc Buisson

Qu’elle traverse en gazelle

Pour rejoindre sa maison

 

Elle entend derrière-elle

Des pas comme un démon

Se retourne elle appelle

Aperçoit dans le fond

Une ombre qui vient vers elle

Aussi vite qu’un canon

Accélère vers la chapelle

Change de direction

Se trompe rue courcelle

Se retrouve aux wagons

S’arrête dresse l’oreille

Coupe sa respiration

 

Elle a peur

Elle courre

Elle crie

Au secours

Elle le voit

Face à elle

Demi tour

Il court

Il la traque

L’agrippe

L’attrape

 

Elle s’échappe

Elle dérape

Elle tombe

Sans secours

Se relève

Elle a peur

Elle hurle

 

Il la rattrape

Elle pleure

Il la matraque

Elle craque

C’est un trou de verdure où ne chante aucune rivière

Accrochant follement aux herbes ses haillons

D’argent ;

 

Elle se plie, s’avachit

Il se jette sur elle

Comme un fauve en furie

Tire ses cheveux la traine

Dans les herbes hautes

Elle s’étouffe impuissante

Les cailloux brûlent ses cotes

Est-elle encore vivante

Elle se débat, s’épuise

Il la cogne dans la nuit

Tiens ses mains la maitrise

La lune austère luit…

 

Il lui arrache sa robe

Le vent déchire sa peau

Il la traite de salope

Elle voit son tombeau

Les fleurs de son enfance

La plaine au bord de l’eau

Son corps sans défense

S’éloigne de son cerveau

Ses cris d’appels à l’aide

Se perdent dans le fracas

De la rame du RER

Qui camouflent sa voix

 

Il l’étouffe

Elle meurt

Ne crie plus

Au secours

Elle se débat

Une ultime fois

Un sursaut

Avant la mort

Il la frappe

Elle hurle

De tout son corps

 

Il la cogne

La matraque

C’est le noir

Le brouillard

Le ballast

Les étoiles

S’effacent

Elle a froid

Rien ne chante

Ni la rivière

Dans son lit vert

Elle est étendue dans l’herbe sous la nue,

Le visage pâle sous les cailloux gris

Où la lumière fuit…

 

Il s’archane sur elle

La brise sans répit

Elle revoit ses scènes

Heureuse de sa vie

Il n’y a plus d’espoir

Nul ne viendra la sauver

Dieu pourrait-il la croire

Elle qui n’a pas pêcher

Elle pense à son enfant

Là-bas près des glaïeuls

Le regard insouciant

Il apprendra son deuil

 

Dans ce trou de verdure

Où ne chante aucune rivière

Juste des cris de torture

Couvert par le rer

Dans le sale cresson bleu.

Une jeune femme s’endort

Sur un terrain crasseux

Seule sans réconfort

Les mains sur la poitrine

Sa nuque brisée baigne

Dans une flaque d’urine

Où ses veines saignent

 

Elle n’a plus froid

Plus peur

Elle ne crie plus

Au secours

Elle est calme

Le regard fade

Il la regarde

Ferme ses paupières

Sans panique

Sans regret

Sans amour

 

Il longe le ballast

Rejoint la cité

Sans amertume

Va au bordel

S’accoude au comptoir

Commande une bière

Il n’a pas peur

Il est soulagé

Sa vie reprend son cours

Il entend le RER

Qui longe la rivière

 

Nature, berce-la chaudement : elle a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; 


Elle dort sans soleil, les mains sur sa poitrine,


Terrorisée. Nul trou rouge au côté droit.

 

 

 

 

Paroles et musique : Bruno V.

Arrangements : Bruno V.

Boucles musicales : Garage Band et Aturri studio

 

 

Bruno V. - Voix

Bruno V. - Guitares

 

Mix: Serge Bianne (Studio Aturri Mouguerre)

8 septembre 2022

 

 

 

 

 

 

 

 

 

bruno V.

 

 

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